Publié dans Société

Affaire Maitre Kanto - Les pairs de l’huissier de justice haussent le ton

Publié le mercredi, 05 juillet 2023

L’affaire Maître Kanto Rakotonatoandro, du nom de cette femme huissier de justice travaillant à Mahajanga, agite le microcosme judiciaire ces dernières heures. Accusée d’abus de fonction, cet officier chargé d’exécuter les missions d’ordre légal a été placé sous mandat de dépôt depuis jeudi. Un placement sous détention provisoire jugé illégal par ses pairs. Face à cette situation, les huissiers de justice ont cessé leurs activités, hier, en guise d’avertissement. Au cours d’une conférence de presse toujours hier, des huissiers dénoncent des vices dans la procédure ayant conduit le placement sous mandat de dépôt de leur pair. 

La loi 2005 / 034 qui régularise le statut des huissiers devrait être appliquée, explique maître Faly Raberahona. D’après lui, l’article 30 stipule que toute plainte directe déposée à l’encontre d’un huissier de justice ou d’un commissaire-priseur dans l’exercice ou en dehors de ses fonctions doit être préalablement communiquée auprès du procureur général. Le bureau doit être également informé de toute poursuite pénale à l’égard de ses pairs pour pouvoir émettre son avis aux autorités judiciaires dans un délai d’un mois. Une étape qui n’a pas été franchie avant l’arrestation de leur pair. Afin d’éclaircir le rôle ainsi que leur situation, l’ordre national des huissiers de justice prévoit une rencontre avec le ministère de la Justice ainsi que d’autres entités en rapport avec leur travail. 

« Beaucoup ne connaissent pas notre travail et nous pointent du doigt pour un abus ou corruption », soulignent les conférenciers. Cependant, il joue un rôle primordial dans le bon déroulement de la procédure judiciaire notamment dans la saisine des Cours et Tribunaux, dans les significations d’actes et dans la mise en exécution des décisions définitives.

Pour faire un bref rappel de cette affaire, il convient de rappeler qu’une mère de famille a porté plainte auprès de la justice pour non-paiement de pension alimentaire. Le père a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à payer des dommages et intérêt. Furieux, il aurait ainsi porté plainte contre l’huissière pour abus de fonction, car elle aurait osé faire une saisie exécution – qui a été suspendue par une ordonnance des référés – et son ex-femme pour corruption, car selon lui, elle aurait été bénéficiaire de l’abus de fonction. L’huissière a donc été mise sous mandat de dépôt. Pourtant, la mère de ses enfants n’a pas touché un sou des pensions alimentaires impayées. Le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire de l’huissier cette semaine. 

 

Recueillis par Anatra R.

Fil infos

  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine
  • Vie de la Nation - Madagascar, cobaye des politiciens
  • Perquisition au groupe Sodiat Talatamaty - Pillage et razzia sur des véhicules
  • Actu-brèves
  • Gouvernement - Un ministère d’Etat chargé de la Refondation de la République
  • Ministres de la Refondation - Deux mois pour faire leurs preuves
  • Gestion budgétaire 2025 - Les engagements liés aux dépenses non essentielles suspendus
  • Crise sociale - La Transition à l’épreuve du réel
Pub droite 1

Editorial

  • Vandalisme légal ?
    La Grande île «retombe de nouveau » dans l’implacable piège de la crise politique. L’image flagrante de quelqu’un qui marche sur le fil d’un rasoir, d’un fil-de-fériste ou d’un équilibriste qui joue au prix de sa vie à une altitude proche de la pointe de la Tour Eiffel colle sur les réalités du pays à ce moment précis. La moindre maladresse sinon d’inattention, on risque le pire !

A bout portant

AutoDiff